En redressement judiciaire depuis novembre 2015, la Pinacothèque s'est vue contrainte de fermer ses portes lundi 15 février 2016 après treize ans d’existence. L’institution souffrait depuis plusieurs années d’un déclin de fréquentation que la récente vague d’attentats a amplifié. De même, assumer un loyer élevé pour 5 000 m2 en plein cœur de Paris devenait difficile. Sa situation géographique a aussi joué en sa défaveur puisque le quartier de la Madeleine est davantage associé au luxe qu’à la culture.
Le lieu souhaitait se réimplanter boulevard Pershing dans le 17e dans le cadre du projet Réinventer Paris mais c’est finalement un village forestier qui y verra le jour. En 2011, la location de 3 000 m2 en vue d’exposer une collection permanente dédiée aux grands noms de l’histoire de l’art fut un pari risqué pris par le directeur Marc Restellini. Et effectivement, la programmation, jugée trop classique et peu foisonnante, a déçu un public en attente de contenus artistiques étonnants.
Outre ce manque d’originalité, d’autres problèmes sont survenus. Parmi eux, le blocage d'agents de sécurité, au printemps dernier, qui affirmaient ne pas être payés depuis plusieurs semaines. Enfin, l’affaire Yves Bouvier, marchant d’art mis en examen pour « escroquerie, blanchiment » et « détention d’œuvres volées » n’a pas non plus aidé à redorer le blason de la Pinacothèque. Laissons toutefois le temps à l’institution de se redresser car elle n’a pas dit son dernier mot et compte créer de nouvelles pinacothèques d’ici quatre ans. Notamment une dédiée à l’art contemporain et une autre aux arts premiers.