Des endroits comme ça en bordure de Paris, inutile de chercher, il n'y en a pas des masses. C'est peut-être même le seul : les murs à pêches de Montreuil, 35 hectares de superficie – contre 600 hectares au max au XIXe siècle – et presque quatre siècles d'existence. Le genre d'espace à attirer les convoitises. Alors depuis 2003, après une longue lutte (qui continue) face à un projet de ZAC de la ville, 8 de ses 35 hectares ont été classés et investis par des associations. Voilà pour le petit cours d'histoire.
Les murs à pêches font partie de ces lieux qui se méritent et qui ne se dévoilent que très rarement. Seulement ouverts les dimanches après-midi – sans compter les événements ponctuels comme le Festival des murs à pêches –, il faudra crapahuter tout en haut de Montreuil et s'enfoncer dans l'impasse Gobetue pour dénicher le spot. Mais une fois au bon endroit et au bon moment, quelle claque !
Car au milieu des caractéristiques murs de 2,70 m de haut, où l'on cultivait les fameux fruitiers en espalier, on retrouve certes des jardins privés mais surtout une ribambelle de parcelles gérées par des associations diverses : le jardin de la lune, où l'on ne cultive que des plantes médiévales, la grande esplanade de la prairie, celle de l'Association des murs à pêches, avec verger, potager et l’idée de reconstituer une parcelle à l'ancienne, celle du théâtre de la Girandole avec théâtre de verdure, roulotte et bar, ou encore la festive parcelle de l’association Lez'arts dans les murs, qui organise de nombreux ateliers et concerts.
Pour en savoir plus, il faut venir sur place humer l’atmosphère hors du temps et hors des codes qui y règne. Inutile aussi de conseiller un parcours : pour découvrir les murs, il faut s'y balader, s'y perdre et surtout parler aux membres des assos. Suivez leurs conseils, vous pourrez notamment tomber, entre deux coins verts, sur la brasserie de la Montreuilloise ou encore découvrir les 8 000 mètres carrés des Fruits défendus, l'une des dernières parcelles en cours d'aménagement. Dites, ce ne serait pas le moment de refaire le mur ?