On a papoté avec Flavien Berger, qui nous a parlé musique et foie de morue

Avant son concert au festival Pete The Monkey le vendredi 15 juillet 2016

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C'est en pleine deuxième journée du festival Pete The Monkey en Normandie que l'on rencontre Flavien Berger, figure chérie du label parisien Pan Europeean Recording. Il traîne sur l'herbe aux côtés de ses copains du Camion Bazar, nous accueille bras ouverts et semble râvi d'être là. On l'interrompt pour passer 10 minutes aussi intérressantes que rigolotes, avant de le laisser profiter des concerts de l'après-midi puisqu'il nous a avoué vouloir « absolument tout voir ». C'est parti. 

Time Out Paris : Salut Flavien, on te voit partout cet été ! Le mois dernier au Yeah, aujourd’hui au Pete The Monkey, bientôt à Cabourg Mon Amour. Qu’est ce que tu aimes dans ces micro-festivals ?

Flavien Berger : Déjà, tu rencontres beaucoup de gens parce que c’est pas un public énorme, donc tu te souviens des gens qui sont venus voir ton concert. Tu vois, par exemple je me souviens des gens qui sont venus à Baleapop l’an dernier. Et puis c’est méga intense et ce sont les jauges que je préfère, parce que t’es à la fois proche des gens, c’est à dire que tu peux traverser tout le public en allant au bout, et puis en même temps ça fait quand même pas mal de monde, donc c’est pas intime non plus, ça reste une bonne grosse fête. C’est la taille parfaite entre un truc un peu personnel où on a tous l’impression de vivre un moment particulier, et puis à la fois un truc conséquent. Ce qui me plaît aussi c’est que tu rencontres les équipes, et puis tu vois y’a pas mille personnes qui font mille trucs, chacun veut mettre la main à la pâte, toutes les personnes que tu rencontres veulent être là et savent pourquoi elles sont là. Que ce soit du catering aux personnes à l’accueil en passant par les techniciens de scène et tout le toutim, tu fais très vite le tour et t’as vraiment l’impression de les côtoyer.

En parlant du Yeah, on connaît ta musique très cinématique, notamment dans l’univers de tes clips et la théâtralité de ta musique. Tu te sens proche du travail de Chassol qui était également au festival ?

A fond…. - Attends, il y a les gens qui crient au stand de Silent Disco, c’est génial ce truc. - Bref, c’est trop bien Chassol. C’est un maestro de la musique, moi j’ai pas du tout sa technique ou sa maîtrise, mais c’est vrai que la musique que je fais illustre des images, même quand elles n’existent pas. Y’a un truc comme ça où je me fais quand même des films dans ma tête au moment où il faut composer. Et je crois que c’est le cinéma ou l’image en mouvement qui m’a fait découvrir la musique et qui me l’a fait ressentir. Un morceau, tu vas l’entendre dans un film, puis tu vas l’écouter en tant que morceau et pas que BO. Mon rapport à l’image est très sensible, parce que la musique peut créer de l’image, de l’imaginaire. 

Sous la tente de la Grande Scène © Julie Sageau



Tu sais autant composer des morceaux très aériens et lyriques, que des titres très actuels et taillés pour la piste de danse. Tu sors en club ou en teuf à Paris ? Où ça ?

Je ne sors pas à Paris. Enfin, il m’arrive de boire des coups, mais je n’ai pas de rendez-vous particulier avec un endroit. Puis vu que je change de quartier régulièrement parce que je n’ai pas vraiment de maison à Paris (il habite entre Paris et Bruxelles, ndlr), je vis dans les quartiers où je me trouve et je ne vais pas très loin. J’étais vers la place d’Aligre pendant 6 mois, avant j’étais dans le 13e, maintenant je suis dans le 15e. Je ne suis pas un fêtard régulier disons, parce qu’en fait ma pratique me permet vraiment de m’éclater et donc je n’ai pas besoin de m’échapper à d’autres moments. Si je sors c’est pour voir mes potes et passer des moments intenses, et ça je ne pense pas vraiment qu’il y ait besoin de sortir le soir pour y arriver. Puis en plus quand tu fais des concerts et quand tu tournes souvent, t’apprends vite à te réguler parce que sinon, ça peut être tout le temps la fête et tu peux cramer ta vie. Etre crevé, tout ça. Parfois c’est frustrant parce que t’as envie de suivre tes potes, mais par exemple ce soir je peux pas me déchirer vu que je repars en tournée aux Vieilles Charrues demain matin.

Parle-nous de ton collectif, SIN. Qu’est-ce que tu fais au sein de ce groupe, quelles sont vos activités ? 

Alors on vient de sortir un disque de vent. On est aller enregistrer un phénomène qui se passe à la frontière espagnole où il y a du vent qui s’engouffre dans une tour de transmission. Je sais pas si tu vois ce que c’est les tours de transmission, on en voit assez souvent, c’est souvent des relais pour les ondes hertziennes, ou pour le téléphone, et celle-là est faite en tube, et le vent de cette région là qui s’appelle la tramontane, en s’engouffrant dedans, agissait comme un souffle dans des flûtes. Mais des méga flûtes trop belles. Du coup on a bien trippé là dessus avec les autres membres du collectif, et on a décidé de l’enregistrer en faisant un travail de field recording (enregistrement sur le terrain), puis on l’a sorti en disque chez Pan European, incluant un remix du vent sur la face B avec le violoncelliste Gaspart Claus et Quentin qui a traité ma voix et le travail de Claus.

A côté de ça, on monte un soundsystem pour faire des teufs et expérimenter des trucs intéressants sur le volume, et puis on fait des dream machines. On envoie du son dans des machines qui réagissent et qui font des trucs inattendus. 

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Une photo très utile de notre interview avec Flavien au loin, à côté du sauna du Pete The Monkey..


Passons aux choses sérieuses. Si t’étais un mix entre deux animaux, tu serais quoi ?

Un tanuki et un renard. Qui sont assez proches finalement, mais ce sont vraiment des animaux très importants.

Entre deux endroits sur Terre.

Entre l’endroit où je suis et l’endroit où je vais. En mouvement permanent. 

Les mots ou expressions que tu dis le plus souvent ?

« Nice », à cause de James de Salut c’est Cool. Et beaucoup « de ouf »..

Ton péché mignon ?

Le foie de morue. C’est trop bon ! 

Et qu’est-ce que tu bois avant de monter sur scène ?

Du pastis. Ou de la bière bien fraîche, c'est ce qu'il y a de plus efficace. 

MERCI FLAVIEN !

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