Pitchfork Music Festival / Jour 2 : Battles + Kurt Vile + Thom Yorke + Rhye + Four Tet...

  • Musique
Publicité

Time Out dit

Ce soir, on vous prévient, c'est la soirée des chtarbés, du sautillant quinqua légèrement flippant, aux nerds Asperger, en passant par les circassiens jonglant avec les styles comme avec des massues, il y en aura pour tous les fous. Heureusement que quelques grammes de douceur vous seront inoculés, car sans cela, vous serez bon, à la fin de cette deuxième soirée, pour voler au-dessus d'un nid de coucou.

On commence les réjouissances avec Battles et son rock mathématique méticuleux, une folie sonique qui est au rock ce que le free jazz est au jazz. On avait découvert les quatre New-Yorkais en 2007 avec l'ovni 'Mirrored', ses voix synthétiques à la limite des Chipmunks (l'incroyable "Atlas" et ses « Woh hey oh »), ses percussions endiablées évoquant des bataillons de fantassins en marche, et ses influences tirant sur le punk, le funk, voire la dance. Après le départ de Tyondai Braxton (le Chipmunk en chef) et l'accouchement de 'Gloss Drop' (2011) dans la douleur, on pensait Battles fini. Et puis 'La Di Da Di' est arrivé cet automne, débarrassé de tout chant (humain) mais pas dépourvu de lead instrumental. Vous aimerez ou vous détesterez, mais à coup sûr, vous en parlerez.

Autre sujet à controverse, Thom Yorke, dont on attend le live pour savoir s'il est toujours possédé par de multiples personnalités (genre lutin démoniaque ou psychopathe encamisolé). Le leader de Radiohead, qui poursuit une carrière solo depuis 2006 (avec 'Eraser', petit récap pour la génération Z), jouera son deuxième album solo 'Tomorrow's Modern Boxes' (sorti en 2014). La bonne nouvelle, c'est que rien n'a changé, son son électro se déploie toujours dans l'urgence et sa voix reste aussi habitée malgré ses 40 ans bien tapés. La mauvaise nouvelle, c'est aussi que rien n'a changé, ce qui était barbant hier, le sera peut-être, hélas, encore aujourd'hui.

Il arrivera sans doute aussi discrètement que s'il entrait dans son salon pour s'installer dans son rocking-chair : Kurt Vile (& The Violator), ses cheveux longs et sa guitare portée par Dylan, Neil Young et Nick Drake (« portée » au sens figuré, hein). En quelques arpèges, il déversera alors ses délicates mélodies folk. Si 'B'lieve I'm Goin Down', son nouvel album, est moins enlevé que le précédent ('Wakin on a Pretty Daze'), il n'en reste pas moins un merveilleux opus intimiste et inspiré, à la manière de 'Smoke Ring for My Halo' (2011). De quoi vous imaginer assis en tailleur dans les grandes plaines ricaines, à côté d'un feu de camp, emmitouflé dans un plaid bien chaud...

C'était sans compter sur le tapage nocturne d'Health et leur rock barjo à vous réveiller les morts (à la veille d'Halloween, ce serait ballot). Les Californiens pousseront leurs expérimentations en tous sens : du noise à l'indus en passant par la cold wave pour arriver (on ne sait comment) sur de la dance... De quoi finir complètement zinzin à l'écoute de leur nouvel album 'Death Magic'.

Enfin, ce vendredi soir seront aussi présents Rome Fortune et son hip-hop hybride et élégant, Rhye et ses chansonnettes mielleuses légèrement boring, le très « michaeljacksonien » Dornik (proche des Disclosure) et bien sûr Four Tet (déjà présent en 2014) pour un set qui sera, à n'en pas douter, complètement barré.

Infos

Adresse
Prix
54 €
Heures d'ouverture
17h-minuit
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi