Pour ce premier jour de festival, Rock en Seine 2014 donne aussi bien dans l’indie rock que dans les artistes méga reconnus et attendus. Notre top de la journée : Arctic Monkeys et The Hives sur la Grande Scène, Blondie et Die Antwoord sur la scène de la Cascade, Trentemøller et Mac Demarco sur la scène de l’Industrie, ou encore les Velvet Veins sur la scène Ile-de-France. Focus.
Les Arctic Monkeys, ou comment gérer sa carrière de main de maître. Après avoir connu un succès fulgurant grâce à Internet en 2006 et vendu 360 000 exemplaires de leur premier disque en une semaine (un record), le groupe avait toutes les chances d’emprunter la trajectoire d’étoile filante des « one-hit wonders », ces artistes qui cartonnent un jour pour devenir has-been toujours. Et puis non. Avec une maturité étonnante pour un jeune homme d’une vingtaine d’années, Alex Turner décide de progresser lentement mais sûrement, tout en durcissant le ton de sa musique. Surtout, il sait s’entourer des bonnes personnes : pour produire ‘Humbug’, le troisième album du groupe, le chanteur fait appel à Josh Homme, leader des légendaires Queens Of The Stone Age, valeur sûre de la sphère rock des années 2000. Grâce à lui, les Arctic Monkeys étoffent leur palette et continuent de squatter charts et festivals pendant les années qui suivent. Presque la routine, pour les quatre garçons de Sheffield. Moins consensuel que ses prédécesseurs, ‘Suck It And See’ a toutefois posé sa pierre dans l'édifice Arctic Monkeys, qui s’est enrichi en septembre 2013 d'un nouvel et très bon opus intitulé sobrement 'AM'.
Super groupe live et rois du garage, les Hives nous réjouissent depuis maintenant quinze ans, sans jamais décevoir. Aujourd'hui, ils ont enfin acquis un certain statut et peuvent remplir de grandes salles et festivals en faisant une musique pourtant destinée à des spécialistes. C'est compter sans leur sex-appeal et leur esprit drolatique, capables de faire danser les foules partout dans le monde. Car un concert des Hives ça ne se rate pas. En quelques albums épatants, 'Veni, Vidi, Vicious' ou 'Tyrannosaurus Hives' pour ne citer que ceux-là, ces Suédois ont composé une pelletée de tubes et de pépites garage-punk à entonner en chœur. Energique, dansante et plus fondante qu’un Magnum au cinéma, la musique des Hives se déguste comme du chocolat, par pure gourmandise.
A tout juste 24 ans, le jeune Montréalais Mac DeMarco peut se targuer d’avoir réussi à signer trois albums doux-amers empreints de poésie où il est question de femmes, de cigarettes et de blue jeans. ‘Rock and roll night club’, ‘2’, puis ‘Salad Days’ au mois de mars 2014. Sur le dernier-né, ce sont pourtant les titres "Salad Days", "Blue Boy" et "Brother" qui accrochent l'oreille, ainsi que l'étonnant "Passing Out Pieces". Sans doute le titre le plus abouti de la carrière de Mac DeMarco, qui concilie le style de l'artiste fait de ruptures soudaines dans ses suites d'accords très pop et une intéressante partie de clavier, instrument qui fait son apparition dans l'œuvre demarcienne. En concert, le jeune Marc se donne corps et âme, avec humour et talent. Un immanquable du festival.
Enfin, terminons cette sélection sur nos chouchous les Velvet Veins, dont l’énergie grunge donne un vrai souffle à leurs épatantes mélodies bluesy. Evoquant le Allman Brothers Band, les Black Crowes, Led Zeppelin ou les Stones de 'Exile' et 'Beggars Banquet', bref tout ce que les seventies terreuses ont fait de mieux, le groupe parisien étonne par sa maturité, alors que le chanteur passait son bac l'an dernier. En témoigne le génial "Melting Marble Blues", une petite merveille de précision et de maîtrise qui passe par toutes les émotions, ou encore le plus récent "Reptiles On The Shore", fantastique morceau de bravoure.