Au début de l'automne, Rock en Seine lançait la saison des annonces de programmations. Parti sur les chapeaux de roues, le festival qui aura lieu du 25 au 30 août au domaine de Saint-Cloud n'a depuis cessé d'enchaîner les révélations, toutes plus fracassantes les unes que les autres. Et si, au vu de la majorité des blazes, le festival n'est pas revenu pour poser du parquet, cet empilement tous azimuts pose également des questions, notamment sur la place accordée aux femmes et sur la politique tarifaire.
Il convient de commencer par la dernière notification de Rock en Seine, qui confirmait le concert de Rage Against The Machine, pour une date spéciale le mardi 30 décembre. Après 2008, les tonitruants Angelinos menés par Zach de la Rocha reviennent mettre une pièce dans le flipper, amenant dans leurs valises les deux rappeurs de Run The Jewels. Avant cette grandiloquente addition, on avait découvert le menu du jeudi avec une soirée rock sponsorisée par la contrée de Sa Majesté. Les Arctic Monkeys y feront leur troisième apparition dans l'histoire du festival, avec dans leurs pattes la nouvelle génération punk de l'île : Idles, groupe du gueulard Joe Talbot, les Irlandais Fontaines D.C. ou la Londonienne Beabadoobee.
Mais nous, c'est le vendredi qu'on a repéré. Pourquoi ? Parce que Kraftwerk ! Les Allemands ont beau être vieux et écrits en moyen sur l'affiche, c'est bien eux et leur statut de carte mère des musiques électroniques qui vaudra le déplacement jusqu’à Saint-Cloud. Et ce qui rend ce vendredi encore plus affriolant, c'est que les hommes-machines de Düsseldorf partageront la tête d'affiche avec le virevoltant crooner punk australien Nick Cave, toujours flanqué de ses Bad Seeds. Également au menu ce jour-là : Jehnny Beth, la chanteuse de Savages, James Blake, les post-punkeux de Squid, les Limiñanas et leur garage sixties, auteurs récemment d'un disque avec Laurent Garnier, les Londoniennes Los Bitchos et leur surf cumbia psyché ou les New-Yorkais de DIIV. Bref, tout sera permis ce vendredi, et avec classe.
De son côté, le samedi devrait faire frétiller les calculettes des lecteurs de Pitchfork avec la venue des Australiens hérauts de la pop psychédélique Tame Impala et du bidouilleur de nappes électroniques Jamie XX, autour desquels on retrouvera les hurluberlus du groupe La Femme. Quant au dimanche, il sera marqué par le retour de Stromae. Le Belge sera de nouveau sur scène après une absence aussi longue qu'une victoire de la Belgique contre la France en foot. Pour l'accompagner sur l'affiche du jour, les organisateurs ont programmé les rockeurs revivalistes australiens de Parcels, le gadjo de Compton Channel Tres et le one-man-band FKJ.
Deux trois petites choses pour finir. La première sur la parité : sur 27 groupes annoncés, seulement six groupes sont (en partie) féminins. On espérait voir la part des femmes grossir au fil des annonces, mais non. Egalement à soulever : le trop peu de représentants français. A une période où les voyages sont compliqués, ça aurait pu être une bonne idée de mettre en lumière l'effervescent vivier local. Ultime remarque : les prix. Outre un pass quatre jours à 200 €, le billet d'entrée normal (donc en supplément) pour voir Rage Against The Machine est à… 89 €. Bref, ça picote clairement et beaucoup risquent de devoir faire des choix entre les différents jours. Dommage.
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