Mine de rien, derrière cette banale terrasse chauffée et cette étroite façade se cache le pionnier du jazz de la rue des Lombards. C’est en mai 1983 (soit six mois avant le Baiser salé et le Duc des Lombards, eh ouais) qu’ouvre le Sunset, au -1 d’un restaurant alors fréquenté par des musiciens amateurs de bœuf. Une sacrée brochette de pointures ont jammé dans ce sous-sol : Truffaz, Lockwood, Texier… Le concept des deux salles, deux ambiances (ou, comme dit joliment le patron, « jazz à tous les étages ») date de 2001.
La petite scène sous les voûtes blanches du Sunset se réserve désormais pour les combos plutôt électriques, expérimentaux et confidentiels. Au rez-de-chaussée, la grande salle du Sunside (la plus vaste de la rue !) accueille, elle, les têtes d’affiche en formation acoustique pour du jazz nettement plus classique. A l’entrée, pas d’impro, il faut choisir l’étage et s’y tenir puisque les concerts sont souvent en même temps et un billet du bas (autour de 20 €) ne permet pas d’aller en haut (entrée plus proche de 30 €) – et inversement. Côté déco ou confort, la doublette Sunset/Sunside ne caracole pas au zénith avec ses briques peintes et ses chaises bistrot, mais on est là pour la musique après tout.