La plupart l'ont découvert en fouinant dans les crédits du désormais classique 'To Pimp a Butterfly' de Kendrick Lamar. Aux côtés des Kamasi Washington, Terrace Martin et autre Flying Lotus, le bassiste et chanteur y distillait déjà les prémices d'un style : celui d'un jazzman pétri de rap californien - il a grandi à Compton - et qui semble en mission pour dépoussiérer le groove façon black music. Il le fait d'abord sur l'EP 'The Beyond/ Where the Giant Roams', ultra-réussi, puis sur son premier album solo 'Drunk' qui nous enivre d'accords funk, de synthés entêtants, de samples haut de gamme - comme celui des Isley Brothers sur le tube "Them Changes" -, de falsettos redoutables et de paroles loufoques (bruit de pets en accompagnement sur certains titres). Surtout, Thundercat élargit plus que jamais sa palette et va piocher un peu partout comme dans le rock FM ou les bandes sons de jeux vidéo. Musique de niche ? Sûrement. Mais suffisant pour remplir une salle comme le Trabendo un soir de 30 mars prochain.