Pour cette soirée de clôture, c’est encore un programme bien chargé et alléchant qui attend les mélomanes parisiens.
A festival d’exception, date exceptionnelle et unique. Après une entrée sous le signe de la poésie et du collage musical (Ela Orleans, qui évoque Broadcast et Pit Er Pat), le chapiteau du Cabaret Sauvage accueillera un all star band new-yorkais pour rendre hommage au compositeur Arthur Russell. Initié par son ami et collaborateur Peter Gordon, le projet rassemble les pointures Rhys Chatham, Max Gordon, Gerry O’Beirne, Bill Ruyle, Ernie Brooks, Peter Zummo, Gavin Russom et Nik Colk Void (qu’on aura vue le samedi dans Carter Tutti Void). Côté musique, on sera dans de l’avant-garde savante/pop du XXe siècle, c’est-à-dire des sonorités et mélanges très actuels. L’occasion de (re)découvrir une œuvre encore méconnue à travers ses Instrumentals, repérés et réédités par le label Soul Jazz. Villette Sonique mûrit, et nos oreilles avec.
Au Trabendo, nous aurons le droit au premier live de Nova Materia, duo performatif qui lorgne vers la musique concrète et l’expérimental, en utilisant des instruments et objets pour donner vie à leurs morceaux. Plaques de tôle, tubes de ferraille, guitares servant de percussions, etc. C’est déjà vu 100 fois (notamment chez les adeptes de la noise, ou même dans des groupes comme Einstürzende Neubauten), mais ça peut très bien marcher une 101e fois. Libre, étrange et consciente de ses artifices (à l’image de notre époque, dirait le vieux râleur qui sommeille en nous), la musique de Shamir est aussi simplement très plaisante, récréative, et on imagine bien ce mash-up d’influences (Prince, Michael Jackson, pop synthétique, techno bon enfant, etc.) devenir une tendance musicale forte ces prochaines années . Le futur est déjà là, tendons-lui les bras.