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Gagnez des places pour découvrir 'Jauja' au cinéma, en participant ici à notre jeu-concours. Dès les premières secondes du nouveau long métrage de l’Argentin Lisandro Alonso (qui se révèle à la fois comme son plus accessible et son plus ambitieux), 'Jauja' est présenté comme une mythique terre promise, lointaine, au-delà d’un désert perdu au fin fond de la Patagonie, dont personne n’est jamais revenu – et où, paraît-il, pourrait résider le bonheur. Poésie décharnée, rêverie légendaire, laconisme sensuel : le film d’Alonso, merveilleusement étrange, ressemble à une fantasmagorie stoïque, un conte minéral, mais aussi – et surtout – à une forme de retour aux origines du cinéma. Format carré, stricts plans fixes, jeu sur la profondeur de champ : au fond, le langage filmique que développe, souvent brillamment, le cinéaste de Buenos Aires à travers ce film s’apparente peu ou prou à celui des frères Lumière. Mais comme un rêve en couleur – et quelles couleurs ! Producteur et principal acteur du film, Viggo Mortensen y interprète un ingénieur danois, le capitaine Gunnar Dinesen, débarqué en Patagonie à la fin du XIXe siècle avec sa fille d’une quinzaine d’années, Ingeborg, pour travailler sur un camp militaire aux ambitions coloniales (où l’on s’apprête assez manifestement à massacrer quelque mystérieuse population aborigène). Bientôt, les soldats se font de plus en plus inquiétants, d’autant qu’Ingeborg apparaît comme la seule présence féminine à des kilomètres à la ronde… avant
Embarquer une femme dans un film nautique n’a rien d’anodin. Les vieilles légendes marines, par une superstition que l’on sait forte chez les hommes allant en mer, les ont toujours bannies des navires ; ce que le cinéma, malgré toute la facilité que celui-ci a à recréer le réel, n’a jamais tout à fait su corriger. Des récents et splendides 'Hijacking' ou 'Kon-Tiki' au plus ancien ‘Les Sacrifiés’ de John Ford, rares sont les occasions de voir voguer une quelconque actrice sur les pellicules de 8, 16 ou 35 mm. C’est d’ailleurs sous forme de documentaire qu’est né dans l’esprit de Lucie Borleteau le film ‘Fidelio, l’odyssée d’Alice’, qu’elle écrira finalement sur un bateau-container dont elle était la seule passagère et, par-dessus tout, la seule femme à bord. De l’histoire initiale, inspirée par une amie elle-même enrôlée dans la marine marchande, la jeune réalisatrice finira par développer un triangle amoureux au centre du film, porté par un impressionnant trio d’acteurs, composé d’Ariane Labed (nouvelle coqueluche du cinéma européen et prix de l'interpétation féminine), de Melvil Poupaud et d’Anders Danielsen Lie, révélation du splendide ‘Oslo 31 Août’, dont la prestation en tant que jeune dessinateur rêveur ne laisse planer aucun doute quant à son talent. Époustouflant, le jeune acteur-musicien confirme tout le bien que l’on pouvait déjà penser de lui aux côtés d’une des actrice les plus en vue du festival de Locarno - et que le public français ne devrait pas tarder à mieux
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