Greenpeace
© Elsa Palito
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COP21 : l'avis de Greenpeace

Quatre questions à Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France*.

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Quels seront les moments forts de la COP21 ? Quelles animations conseillez-vous aux Parisiens ?

Nous incitons tous les citoyens à venir participer à la marche pour le climat du 29 novembre, un moment important qui vise à montrer la mobilisation citoyenne autour du sujet. Plus de 200 000 personnes se sont déjà engagées à y participer. Greenpeace y mettra en avant les solutions, qui selon nous, passent par un renouvellement massif de l’énergie. A la clôture de la conférence, ce mouvement citoyen se réunira aussi pour une action qui montrera que si les négociations au niveau politique sont finies, la transition vers les renouvelables est, quant à elle, bien en marche.

Y a-t-il une réelle différence (un réel espoir ?) entre cette COP et les précédentes ?

Ce n’est pas un sommet, même au plus haut niveau, qui va régler le problème : le compromis trouvé y sera toujours le plus petit dénominateur commun. Greenpeace sait très bien que nous n’avons pas mieux pour le dialogue interétatique que le processus onusien. Rappelons que de l’aveu même de la France, l'accord de Paris ne permettra pas de rester en dessous de deux degrés de réchauffement. Il serait suicidaire de se reposer uniquement sur cette conférence de Paris pour engager la transition et inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre.

La ville de Paris se réjouit des retombées médiatiques et économiques de l’événement. Est-ce cynique de calculer les émissions supplémentaires de CO2 que cela va engendrer ?

Si ce sommet concluait à un accord qui sauverait le climat, ce serait des émissions bien utilisées. Mais nous savons que ces sommets ne sont qu’une partie de la solution. Que se passera-t-il en janvier 2016 qu’il y ait un accord ou pas et qu’il soit à la hauteur de nos attentes ou non ? Les changements climatiques ne sont pas une problématique dont on doit se préoccuper trois semaines en 2015 avant de passer à autre chose…

L’opinion publique est largement favorable au développement de technologies moins polluantes. La COP21 est-elle à la hauteur de cette prise de conscience des dangers du dérèglement climatique ?

On ne pourra le dire avec certitude qu’à la conclusion de la COP. En revanche, ce que l’on sait d’ores et déjà, c’est qu'elle n’est pas une baguette magique qui sauvera le climat. Chaque pays doit faire des efforts sur le plan des politiques nationales. Une France 100 % renouvelable en 2050, c’est possible et pas plus cher que le système actuel, selon l’ADEME. Néanmoins, la France développe ces énergies trois fois moins vite que la moyenne des pays européens. Pourquoi ? Parce que notre système énergétique est bloqué dans le modèle vieillissant, centralisé et risqué du nucléaire.

* et auteur de 'Veilleurs du Ciel', éditions Don Quichotte, paru le 17 septembre. 

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