Votre mémoire de Parisien ne remonte peut-être pas assez loin. Il faut avouer que la vie frénétique du Carreau du Temple ne date pas d’hier. Déjà dans les années 1950, des marchands venus des quatre coins de la capitale alpaguaient le chaland pour vendre leurs nippes. Le temps et les supermarchés auront eu raison de ces vendeurs d’une autre époque et de ce lieu un temps menacé par la construction morbide d’un parking.
Las de voir cette charpente métallique évidée, la mairie de Paris décide en 2001 de lui rendre une nouvelle jeunesse. Un projet de réhabilitation auquel sont conviés – à travers un vote local – près de 400 habitants du quartier. « Parce qu’ici c’est avant tout chez eux » maintient Bertrand Delanoë. Le couperet tombe en 2004, ce sera le projet mixte, celui qui réunit le sport, la culture et la bonne bouffe qui verra le jour. Pas seulement une salle de spectacle de 250 places, pas seulement une grande halle, pas seulement un gymnase. Mais tout ça en même temps, sur 3 000 m2, et trois niveaux. Ernest Legrand et Jules de Mérindol peuvent se flatter d’avoir érigé à quelques mètres de la place de la République, un des futurs fleurons de la culture parisienne. Un lieu où l’on viendra chorégraphier en chœur, un espace où les stylistes mettront en scène leurs défilés de mode, où l’on viendra boire un verre au soleil et où les scolaires pourront développer leur imagination.
Car tel est aujourd'hui le programme proposé par le Carreau, temple de la bourgeotte parisienne avec ses multiples concerts, foires d'art (urban, contemporain, etc.) et ateliers sportifs en tout genre.