Sans doute est-ce l'une des friches en activité les plus confidentielles. Planquée à la lisière des 17e et 18e arrondissements, la friche Etex fait partie de ces plans qu'on se refile sous le manteau. Et si elle pourrait presque faire minus avec ses 1 000 mètres carrés, elle se révèle l'un des spots les plus bruts et libres de la ville, totalement hors contexte au milieu des immeubles. A vous les latinistes à la recherche du sens premier du mot friche, il se pourrait bien qu'on ait trouvé de quoi vous contenter.
Après avoir accueilli un cinéma jusque dans les années 1970 – dont on voit encore les marques de l'écran sur la façade – et quelques ateliers d'artisans, végété durant vingt ans à l'état de terrain vague, la parcelle a été récupérée début 2018 par les défricheurs fous de Réseau Friche. Si le collectif a mis un petit coup de propre, il se plait aussi à laisser le lieu faire sa vie. D'où cet aspect brut entre herbes folles et pierres disgracieuses. Car comme nous l’explique Camillo Gorleri, fondateur de Réseau Friche, « l'idée de départ était de faire une friche artistique. Ce n'est qu'ensuite que c'est devenu un lieu de vie ». De ces prémices, il reste ces fresques qui jalonnent les murs de la friche. Un lieu aujourd'hui devenu un laboratoire d'expérimentation pour artistes et où les œuvres changent environ tous les quatre mois. Voilà pour le cadre.
Pour le découvrir, ça se passe (quasiment) tous les week-ends jusqu'au mois d'octobre ainsi qu'à d'autres moments dans la semaine plus ponctuels. L'entrée est libre et les horaires plus que flexibles. En gros, tant qu'il y aura des membres du collectif présents et des visiteurs agréables et pas trop bruyants, la friche Etex sera votre spot pour musarder. A disposition, vous trouverez à la fois des chaises longues, des parasols, des bancs ainsi qu'un barbeuc et une buvette avec verre de vin à 2 € et pinte à 3 € !
Question animation, la friche a beau être petite, le programme est copieux avec des vide-greniers trimestriels, des projections de courts-métrages, des concerts acoustiques, des DJ sets, comme récemment avec le collectif Microclimat, et de régulières collaborations avec le théâtre des Blondes Ogresses voisin. Ultime proposition, payante cette fois-ci, l'organisation de dîners privés concoctés par la cuisine mobile Somnolence. Ne reste plus qu'à vous faire votre propre idée du lieu. C'est aussi ça être libre.