Un coup d’œil au museau écarlate des habitués suffit à planter le décor : pas de doute, il fait bon vivre, boire et manger chez Astier. Patinés par plus d’un demi-siècle de réjouissances du terroir, les murs lambrissés de ce bistrot bien de chez nous veillent jalousement sur un bataillon de nappes à carreaux. Emblème du « bien manger » parisien, depuis 1956, l’enseigne a changé plusieurs fois de propriétaire.
Au fourneau depuis 2006, Christophe Kestler a un peu aéré le légendaire menu. Les sauces sont plus légères et, côté accompagnement, les légumes de saison (parfaitement cuits et cuisinés, croquants, bien assaisonnés) ont remplacé les pommes de terre, le riz ou les pâtes. Mais les assiettes qui surgissent des cuisines n’ont pas perdu la verve franchouillarde d’antan. Chez Astier, on bichonne désormais votre cholestérol, sans oublier de rester canaille.
Artichaud farci à la brandade et à la gremolata, magret de canard, lotte bardée au lard, purée de truffes, blanquette de colin. Les plats qui défilent sont justes et savoureux. Et si l’humeur était, ce soir-là, au poisson, que les carnivores ne se tracassent pas trop pour autant, ils trouveront sur la carte (qui change au fil de la saison) largement de quoi combler leur faim. Il y en a pour tous les goûts, mais qu’importe, puisque la magnifique carte des vins et les desserts (exquis sablé breton aux fraises et la crème brulée, par exemple) finiront, de toute façon, par mettre tout le monde d’accord.
Les tarifs ne devraient pas non plus semer la zizanie. Avec un menu à 26,50 euros le midi, et 35 le soir, on repart de chez Astier avec l’impression ravie d’avoir très bien mangé, au juste coût.
Notez que l’été, quelques tables déposées sur les trottoirs tranquilles de la rue Jean-Pierre Timbaud permettent de déjeuner au soleil ou de dîner à la fraîche.
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