Publicité mensongère ! Il y a beaucoup plus de deux amis Aux Deux Amis. Le vendredi soir, c’est plus rempli qu’un wagon de la 13 un jour de grève (avec plus d’ambiance et de sourires, avouons-le). Sans résa, oubliez l’idée d’une table et priez pour un bout de comptoir où glisser un coude se libère ou une chaise en terrasse… Mais pas d’inquiétude, c’est cool aussi.
Depuis plus de dix ans, cet alchimiste de David Vincent-Loyola, après avoir participé à l'aventure Chateaubriand a réussi la transmutation de ce rade de quartier bien dans son vintage (néon, casson et miroir) en rendez-vous des apéros les plus cool du bas d’Ober. Ce décor de film des années 60 propose une carte de vins nature érudite et pas donnée : verre de côtes-catalanes du domaine Riberach (7 €), arbois Corvées d’Alice Bouvot (66 €) ou loire Smalt de Pauline Lair (40 €). Demandez bien le prix avant, le service reste d'une pudeur de gazelle sur le sujet. On éponge avec d’imparables charcuteries (superbe langue fumée ou saucisson d’Ardèche, 7 € ; bellota à 15 €). Cependant certaines petites assiettes passent allègrement les limites du scandale comme ces huit morceaux de betterave sur une (très) fine couche de ricotta facturés 10€ ou les trois noix de St Jacques dans une feuille de brick à 17€ ! Des prix d'ami (car rien n'est plus cher qu'un ami)...