Baba Ganoush

Le long de la rue des Dames, belle artère des Batignolles, on aime faire la fine bouche. Il n’y a qu’à voir : derrière chaque numéro ou presque, un restaurant, une épicerie, un bar, une cave à vin… Et au 40 ? Baba Ganoush, une petite table où l’on fricote à la syrienne. Derrière les vitres, le décor ressemble à une maison de poupée, façon mille et une nuits. Une jolie frise court sur les murs, le long desquels des coussins de toutes les couleurs attendent les visiteurs. Une vingtaine de places à peine occupent l’espace. D’ailleurs, quand on arrive pour emporter notre repas à 19h30 (le froid sec du mois de janvier donne des envies d’hiberner), personne n’est encore arrivé. Le serveur un peu distant, mais plus timide semble-t-il que négligent, note notre commande. Un mezzé pour deux, 6 plats pour 40 euros. L’affaire n’est pas si mauvaise. La carte fait quelques détours en Italie ou au Liban. On scrute les petits plats qui s’y promènent pour choisir sans restriction ceux qui feront honneur à nos estomacs. Une belle paire de falafels, généreux et goûteux, une salade fattouche (salade de tomates, radis et concombres au pain grillé) fraîche et bien relevée, du baba ganoush, délicieux, plus onctueux que ceux que l’on a l’habitude de goûter, détendu au yaourt probablement, sans y laisser son bon goût fumé pour autant. Un confit d’agneau aux amandes, façons tagine, délicieusement tendre et parfumé, des épinards au bœuf et deux arancinis plutôt réussis. Dix minutes après, la salle commence à se remplir doucement. C’est l’heure d’emporter notre sésame pour aller le dévorer au chaud. Les portions, sans être démoniaques, sont tout à fait consistantes. La cuisine est fine, pleine d’épices et de parfums. Petit festin à domicile, que l’on achève en buvant un thé brulant et en grignotant avec plaisir les pâtisseries offertes par la maison.