Chez René

C’est un bistrot comme on les aime : avec ses rangées de table aux nappes en coton blanc, son sol de mosaïque élimé et sa lumière douce pour reposer ses pupilles. Un lieu immédiatement accueillant où les serveurs en livrée se pressent avec délicatesse pour vous délester de votre manteau et vous accompagner à bon port. Avec pour voisine la célèbre Tour d’Argent, Chez René se devait de mettre les petits plats dans les grands.

Confortablement assis sur de moelleuses banquettes de cuir châtaigne, on scrute la carte. Ne vous attendez pas à y voir mélange de saveurs et parfums exotiques, René joue la carte franco-française avec ses onglets, ses rognons, ses andouillettes et ses saucissons. Des valeurs sûres cuisinées avec goût et finesse. En entrée, pour ouvrir le bal, pourquoi ne pas céder à l’appel persillé des pleurotes au beurre ? Installées dans une large coupelle remplie à ras bord, elles ne manquent pas de parfum : ail et persil en tête de cortège. Le résultat est fondant, et délicieusement relevé pour la modique somme de 10 euros (partageable à deux donc).

Côté plat, l’embarras du choix rend la décision complexe, assiette de cochonnailles du jour (15 euros) ? Rognons sauce au poivre ? Inutile de tergiverser, la tendresse de l’onglet aura raison de votre appétit, surtout s’il est accompagné de frites maison. Dorées, quoiqu’un peu mollassonnes côté croquant, elles font de l’œil à votre estomac.

Un sans-faute magnifié par leur mythique mousse au chocolat, véritable supplice de Tantale. Il vous faudra alors encore un peu de force et d’appétit pour cette bombe cacaotée. Dense et puissante, la mousse s’applique à vous mettre KO.

 

Ce restaurant fait partie de notre dossier des "50 plats qui font Paris" : Voir le dossier complet