Coup de foudre au bord du canal. La façade d’Haï Kaï nous faisait gentiment de l’œil avec ses faux airs débraillés et sa mystérieuse girafe. Intrigante, grattée, graffée, elle nous attendait au tournant, pour mieux nous surprendre et nous embarquer dans sa jolie toile. Car une fois la porte poussée, attention aux yeux.
Il y a du blanc qui s’étale des murs au plafond, du bois, des plantes qui siègent en silence et des couleurs qui se répondent d’un bout à l’autre de la pièce. C’est beau(bo ?) comme une vaste cabane, à la page et pleine de poésie. Après tout, l’haïkaï est un petit poème, comme l’haïku, alors difficile de faire dans le rustre. Côté menu, même délicatesse, même harmonie.
Amélie Darvas – passée par le Bristol ou L’Ami Jean, et dont on avait gouté les sublimes assiettes chez The Broken Arm – orchestre sa cuisine sur la même lancée, précise et inspirée. On choisit à la carte (entrées autour de 10 euros, plats autour de 20, desserts autour de 8), ou au menu du jour (17 euros entrée et plat ou plat et dessert, ou 23 pour la totale). Ce midi-là : de la joue de bœuf fondante, à déguster au milieu d’un petit bol de verdure aux différentes textures, un foie de veau gratiné au cheddar, servi avec des oignons rouges et une divine purée saupoudrée de yuzu.
Et c’est aussi réjouissant pour les yeux que pour les papilles. Certes, ce n’est pas donné-donné. Mais il s’agit vraiment de se faire plaisir. Et les bons mots qui s’étalent à la carte (bœuf aux huîtres et au radis d’hiver, saumon fumé de Norvège, œufs glacés et betteraves noires, omble chevalier, pommes de terre vitelotte et moelle, soupe aux poires, aux amandes et au citron vert, etc.) ne donnent envie que de revenir.
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