La Gauloise

Une institution, cette Gauloise. Bourgeoise, discrète, accueillante, de plus en plus moderne, elle propose une cuisine de saison réussie à des prix plutôt raisonnables.

Déjeuner entre un metteur en scène de théâtre, un ancien politicien, un académicien du Goncourt et une Légion d’honneur ne vous effraie pas ? Vous avez bien raison. Il faut pousser la porte de ce restaurant de mémoire pour découvrir un lieu chic, calme et accueillant. La bourgeoisie parisienne a ses codes, respectés ici depuis bien des années (Mitterrand y eut longtemps son rond de serviette). Ils sont faits d’une tenue impeccable (long bar de bois sombre, moulures, banquettes de velours rouge), de discrétion (tables bien espacées et multiples salons), de savoir-faire (un chef tout droit sorti de la galaxie d’Alain Ducasse) et de bonne éducation (service humble d’une courtoisie à toute épreuve).

Légèrement modernisée mais sans exubérance (il ne faut pas pousser), la cuisine de saison mijote les bons petits plats du répertoire : œuf mollet, pot-au-feu (d’anthologie), pièce de bœuf de l’Aubrac, sole meunière, volaille jaune aux cèpes, soufflé et profiteroles. Tout y est très réussi. Une mention spéciale du jury toutefois pour des desserts de très belle facture, et plus particulièrement ce Paris-Brest imposant (à commander pour un, à déguster à deux) et pourtant diablement léger. Le secret ? Une crème très fortement chargée en praliné et montée en chantilly. Délicieux.

Pour la petite histoire, sachez que le propriétaire élève du bétail en Aveyron et que le bœuf de l’Aubrac servi à La Gauloise est le plus souvent de la famille… Et l’esprit de famille, cela compte en bourgeoisie, presque autant que la tradition. Mais attention, un vent de jeunesse souffle sur l’endroit. A force de proposer des menus à moins de 30 €, on pourrait bien finir par y croiser quelques jeans et mini-jupes.

 

Ce restaurant fait partie de notre dossier des "50 plats qui font Paris" : Voir le dossier complet