Et si l’on passait un peu plus de temps dans le 13e arrondissement de Paris ? Après s’être récemment délecté de l’impeccable cuisine d’Alessandra Montagne à la tête du néo-bistrot Tempero, on se dirige quelques centaines de mètres plus loin au Comptoir Tempero, chez son époux Olivier. Un lieu flambant neuf, vaste et confortable, à la déco minimaliste, faite de bois clairs et de murs taupe. Au beau milieu des étagères trône un jéroboam de Grololo, un joli rouge d’Anjou (100 % de cépage Grolleau) dont le verre est à 5 €. Néanmoins, le vin n’est pas le point fort du restaurant : si les références proposées sont appréciables, la carte reste trop succincte.
Pas de quoi gâcher le plaisir pour autant puisque la carte salée, restreinte elle aussi (et tant mieux), séduit irrémédiablement. A chaque étape, Olivier Montagne démontre avec maestria qu’on peut être un esthète et remplir les assiettes. En entrée, le velouté de marrons avec émulsion de maïs, parfaitement équilibré, est à tomber. Dans les plats, de petites graines de moutarde enluminent des viandes robustes (poitrine de porc, bavette d’Aloyau), accompagnées de vrais champignons de Paris, de carottes confites et autres produits locaux – de saison, bien entendu. Pour clôturer le repas, la classique poire pochée s’impose comme une valeur sûre, et malgré une pecan pie légèrement décevante et un peu sèche, on constate au moment de l’addition et d’un café – sans amertume – que les prix sont à l’image de la cuisine : sobres et réjouissants (comptez entre 15 et 20 € pour les menus à l'heure du déjeuner, et environ 30 € à la carte).