Un soir, après avoir chauffé mes neurones devant la fabuleuse expo de David Hockney au Centre Pompidou, je décide de conclure mon rendez-vous galant en me rendant au Georges, le restaurant situé au dernier étage du Centre Pompidou. Des étoiles plein les yeux, on est à ce moment là plutôt bons clients. D’autant plus que la déco finit de nous mettre dans un mood ultra joyeux façon Tinky Winky : l’intérieur chic-industriel et futuriste, sorte d’Odyssée façon Stanley Kubrick, en jette un max, au moins autant que la vue panoramique sur le tout-Paris nyctalope. Difficile alors d'imaginer le fiasco qui va suivre.
Après avoir esquissé deux-trois tentatives pour qu’on s’occupe de nous, et évité deux-trois serveurs galopant à 100 à l’heure, on s’installe au milieu de touristes ultra guindés et fadas de selfies ; pas grave, on est venus pour déguster de la belle cuisine avant tout. Sauf que voilà, il n’y a pas de belle cuisine : la carte foutraque et fourre-tout va de la salade de quinoa aux penne rigate. On mise pour notre part sur des nems au poulet (16,50 €) pas franchement croustillants et aux portions clairement mesquines, avant d’enchaîner sur un tartare de thon et sa mangue acidulée (23 €) pour elle, et de la crème d’avocat et son king crabe (31 €) pour moi. Et vu l'expression qui se dessine sur son visage, polie mais grimaçante, je sens que je perds la main sur mon rencard : il est temps de fuir !
Au final, avec trois micro-plats plus que moyen et deux verres de chablis, l’addition (plus de 100 €) finit de congeler l’ambiance. Dommage, la beauté et le potentiel du lieu auraient mérité mieux que ça. Une sorte de Brad Pitt avec un problème d’érection, en somme : un énorme gâchis.