On n’aurait pas forcément misé grand-chose sur cette énième annexe d’un grand chef (ici, Yannick Alleno, triple étoilé au Meurice) et sur son concept de terroir parisien. Grossière erreur.
Dans ce bistrot moderne dessiné par Jean-Michel Wilmotte se niche une des meilleures idées de ces derniers mois. Elle est simple : cuisiner les recettes historiques du répertoire parisien (poireaux vinaigrette, potage Crécy, croque-monsieur, œufs à la tripe, gratinée des Halles, merlan de Bercy…) avec des produits provenant tous de petits producteurs franciliens. Une idée simple mais qui a demandé un énorme travail de sélection, parfois même de réhabilitation de cultures en voie de disparition. La carte, les ardoises immenses plaquées aux murs résonnent alors comme les paroles du petit jardin « qui sentait bon le métropolitain » de Jacques Dutronc : asperges d’Argenteuil, menthe poivrée de Milly-la-Forêt, pêches de Montreuil, haricots d’Arpajon.
Cette exigence se retrouve dans l’assiette avec des plats solidement bâtis où le canaille des faubourgs côtoie le chic des beaux quartiers, où le fromage de tête de Gilles Vérot le dispute aux carottes fondantes au safran du Gatinais. Sans oublier cette petite friandise moins parisienne mais diablement réussie du cornet de pommes allumettes, croustillantes et fondantes en diable (4 €).
Un dernier petit conseil si vous y allez seul ou à deux : réservez une des quatorze places au bar. La vue sur les vitrines et la cuisine vitrée achèvera de vous ouvrir l’appétit et vous vous sentirez à l’aise comme sur un petit zinc du bassin parisien. En plus chic.
Ce restaurant fait partie de notre dossier des "50 plats qui font Paris" : Voir le dossier complet