Aux Déserteurs, on sait faire la cuisine, et on la fait bien. Sous la houlette de Daniel Baratier et Alexandre Céret, anciens second et sommelier du Sergent Recruteur (qu'ils ont « déserté » donc), le restaurant de la rue Trousseau façonne ses plats à partir d'ingrédients simples, habilement concoctés pour nous surprendre en bouche en jouant sur les petites surprises gustatives, autant piochées dans la cuisine asiatique que dans la cuisine bretonne.
Chaque jour c'est un nouveau menu unique qui se déroule, laissant apercevoir l'immense précision et la finesse d'une cuisine pleine de pureté. Lors de notre visite, tajine de carotte en entrée, lieu jaune de Vendée poireau bergamote en plat principal et cheesecake fermier avec sorbet pamplemousse pour conclure se sont enchaînés sans fausse note, accompagnés par des vins exquis. Le tout pour un prix tout à fait abordable au déjeuner avec une base entrée-plat-dessert à 28 € (attention, le soir ça se joue plutôt autour de 60 €), qui donne envie de déserter (ha !) les autres bistrots chics trop souvent bien coûteux.
La seule chose que l'on pourrait reprocher ? Le baratin introductif du serveur –un peu longuet ce midi-là, dépucelant le plat sous toutes ses coutures en nous expliquant la cuisson de chaque aliment, la provenance de chaque ingrédient et la généalogie du poisson qu'on nous sert sur trois générations... Mais c'est vraiment pour chipoter.