Il faut oser pousser la porte, c’est vrai. Mais une fois la timidité domptée, on se dit rapidement que l’on avait raison de faire confiance à son instinct. Installé au pied de l’Opéra Garnier, le Passy Mandarin (la maison-mère est nichée dans le 16e depuis 1976) offre un écrin de luxe à la gastronomie chinoise. Oubliez les traiteurs à néons, ici l’ambiance est douce et accueillante. On a installé des orchidées sur les tables, la lumière est tamisée et une fontaine laisse échapper un délicat petit bruit d’eau. Un ravioli entre les dents, on s’imaginerait presque à quelques kilomètres de la Muraille, c’est dire.
Si le lieu est connu dans le tout Paris pour être LE restaurant chinois en matière de canard laqué à la pékinoise, il est, avouons-le, totalement hors de prix. A 95 euros le volatile, on a préféré détourner les yeux. Le reste de la carte est, quant à elle, un brin plus abordable. Ne vous attendez pas non plus à croquer des nems à 2 euros, le Passy Mandarin ne fait pas dans le dim sum mal fagoté ni dans le vite cuit, vite servi. Pour quelques euros de plus, votre sauce soja ne sera pas liquoreuse, ni le riz cantonnais tout collé. Le repas commence donc par ces fameux dim sum (9 euros), fondants et parfumés. Comme on les aime : à la fois fermes à l’extérieur, et tendres à l’intérieur. La suite sera aussi divine que ces petits hors-d‘œuvre orientaux, avec une mention spéciale pour le porc à la sauce aigre-douce logé dans une moitié d’ananas, savoureux et délicat. Une adresse qui fait son petit effet, à réserver donc plutôt pour les grandes occasions.