Royal Monceau

Bien sûr, ce n’est pas l’endroit où vous viendrez déjeuner tous les midis (premier menu à 70 €). Mais cela ne fait jamais de mal de rompre la monotonie du jambon-beurre-pizza devant l’ordi. Surtout pour se rendre dans l’un des plus beaux palaces de Paris. Mais là, préparez-vous. Un choc vous attend.

Visuel d’abord. Complètement redécoré en 2010 par Philippe Starck, le vieux palace échoué depuis 1928 aux abords de l’avenue Hoche, a depuis fait un saut, les deux pieds en avant, dans la modernité. Décor grandiose, cristallin et coloré, librairie d’art, concept-store made by l’Eclaireur, et un restaurant de plain-pied aux perspectives ébouriffantes. « La Cuisine » se déroule en une large travée peuplée de tables basses et de profonds canapés, bordée d’alcôves privatives où aime à se retrouver un Paris mi-arty-de-luxe, mi-business-2.0.

Gustatif ensuite. Car il faut dire que les assiettes qui sortent de la cuisine assurent méchamment. Appétissantes dans leurs intitulés (« Tourteau de Bretagne captif d’une gelée légère et d’une crème d’aubergine, Raviole de crabe croustillante », « Suprême de volaille jaune des Landes doucement saisi, Cèpes poêlés, pommes de terre "Agria" confites et écrevisses », « Croustillant dos de chevreuil caramélisé, collection de fruits et légumes d’hiver, sauce Grand Veneur »), affutées dans leur réalisation, produits triés sur le volet et hommage rendu à la cuisine française de tradition, revisitée avec esprit. Car ici point de ces mets « palace-partout », dont on retrouve les influences franco-italo-asiatico-new-yorkaises de Dubaï à Singapour. Juste une cuisine française de très belle tenue, imaginative et franche. On finit ainsi de se dorer le palais avec des desserts siglés Pierre Hermé, petits bijoux sucrés dont notre préféré reste ce millefeuille à composer soi-même, monté à la minute d’une fraîcheur et d’un croquant incroyables.

Ajoutez à cela un service aux petits soins, distant mais présent, et vous tiendrez là une très belle table oscillant entre glamour des apparats et sincérité des mets. 

 

Ce restaurant fait partie de notre dossier des "50 plats qui font Paris" : Voir le dossier complet