La bête ? Un immense fumoir de deux tonnes. Premier smokehouse de la capitale, le restaurant de Thomas Abramowicz, The Beast, fait référence au mastodonte qui sommeille en cuisine, un haut-fourneau en fonte directement importé des States, allumé 24h/24 et qui cuit les viandes pendant des heures pour un résultat à faire glapir les plus carnivores.
Amoureux de la bidoche, voici votre cantoche. Un restaurant de viande fumée à la déco inspirée : étagère de couteaux de boucher, seau en bois en guise de lavabo, corbeilles de carottes suspendues au plafond et bar à bourbons (Blanton’s, Elijah Craig, High West American Prairie Reserve, pas moins de 50 références). The Beast a de la suite dans les idées et les santiags bien ancrées au Texas.
Au menu, quatre propositions de plaisir charnel : poitrine de bœuf Black Angus, effiloché de porc fermier, travers de porc ou poulet fermier. Après avoir choisi sa barbaque, on se dirige vers la cuisine et on attend gentiment que le maître des lieux, les mains gantées de noir, remplisse notre plateau-repas en fer. Le résultat est aussi puissant que l’odeur de fumée qui circule dans l’air : les très racées blacks ribs XXL fondent comme du beurre, la cuisse du poulet craque tendrement sous vos dents. On en voudrait plus. Seuls les accompagnements (coleslaw, pomme de terre au four, légumes ou haricots) bien fades et souvent trop cuits chagrinent notre palais. Il faut dire qu’à 4 € la pomme de terre, on s’attendait à mieux.
Une aura de resto branché qui rameute Parisiens à barbe et Américains nostalgiques. Après 20h, attendez-vous à faire la queue, le lieu ne prend de réservation que pour les groupes, à partir de six. Dernière chose, évitez de venir trop sapé rue Meslay, l’odeur du fumoir est si forte que vous sentirez le Lapsang Souchong jusqu’au petit matin.