Pour qui ? Les adeptes du p'tit noir au comptoir (dès 8h), les cols blancs pressés du quartier (midi), les free-lancers (en journée), ceux qui disent bon OK, mais juste un verre… Et restent pour dîner !
Plat culte ? Ce velouté de topinambour, crème orange/romarin, lard de Colonnata (9 €)
Une ancienne boucherie, un décor épuré plus-indus'-tu-meurs, une politique du sans résa, des serveurs tous plus sympas les uns que les autres, une cuisine qui fonctionne en continu… La troisième table du serial restaurateur Charles Compagnon (après le Richer et L’Office) ressemble à s’y méprendre au résultat d’une conf' sur les nouvelles tendances à succès de la restauration. Ce qui, en soi, est loin d’être un mal, surtout quand on sait choisir son heure. Perso, on a longtemps fait partie de cette faune journaleuse, essayant d'étirer au max l'expresso (cafés Compagnon), en tapotant sur son ordi entre les heures du repas. Le méga-bon point, ce sont les nombreuses prises électriques, à vos pieds : de quoi recharger les batteries, dans tous les sens du terme.
Mais ce soir-là, on lèche jusqu'à la dernière goutte notre velouté de topinambour, crème orange/romarin, lard de Colonnata (9 €, tuerie), avant d'enquiller une autre entrée : une burrata goûtue et bien crémeuse, avec deux cuillerées de crème d'olives kalamatées et de poivrons (10 €). Et puisque jamais deux sans trois, on pêche encore dans cette carte tentatrice une seiche grillée, flanquée de haricots de Soissons, intelligemment boostée au chorizo, pamplemousse (14 €). Et pour fêter la picanha de veau (23 €) saignante, embeurrée de choux, potimarrons, panais fumés, châtaigne… On arrose au rouge léger mais bien construit : un ballon de beaujo-villages 2016 d'Anthony Thévenet (6 €).