Pour qui ? Ceux qui recherchent la sincérité gastronomique, de surprenants accords… Et qui veulent être largement rassasiés le repas fini !
Plat culte ? Tout ce qui contient de l’iode : poulpe, seiche, sardines ou maquereaux, frais du jour et que le chef accommodera selon son humeur.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des restos italo-croates ? Non ? Nous non plus. Hvala mille au génial Giovanni, originaire des deux pays, pour avoir déboulé à deux pas de la Place d'Aligre avec son resto sobre mais chaleureux, loin des sempiternelles ampoules suspendues (enfin !) Chez Adria, pour "adriatique", c'est générosité à tout va : dans le service, ultra sympathique et sincèrement désireux de faire plaisir. Et dans la gamelle à l’image de notre entrée « aubergine, tomate, jambon », fondante, qui embaume tout le palais comme le soleil de midi sur la peau. Trois mots sur la carte pour une claque en bouche : la simplicité est l’apanage des grands chefs.
Le poulpe et ses fregula sarda en escabèche fait muter ce déjeuner tranquille en petit événement, c’est terriblement équilibré, gras comme il faut, délicat sur la cuisson – « on mangerait son propre père à cette sauce » comme dirait G. de la Reynière ! Et pour prendre le large des vins croates, slovènes ou italiens, dont certains sont vieillis en amphore, choisis par le chef avec une attention rare. La preuve ? Ce Moja M, un vin orange de Dalmatie, introuvable et dont on peut boire ici les dernières bouteilles (48 €). Ici, ni manie envahissante du paraître, ni impression de déjà-vu : Giovanni, avec intelligence et générosité, nous rappelle qu’au restaurant, on vient avant tout pour boire et pour manger. L'impression de retrouver tout ce qu’on aime au Baratin... Une redéfinition du goût.