Pour qui ? Les branchés Double Dragon, Cheval d’or et compagnie : des restos Asie-mutés, bien dans leur époque.
Plat culte ? La feuille de bétel fourrée de crevettes séchées, gingembre, échalote, coco râpée, cacahuètes et piment
Collée à Lao Siam, l’institution thaïe du tiéquar (à Belleville depuis 1985 !), cette annexe épurée signée Fragos + Lecourtier allie béton, murs immaculés et sol en terrazzo. Où Alexandre, Frédéric et Nicolas Souksavanh, trio de frangins dégourdis, dépoussièrent l’héritage familial sino-viet-laotien et écrivent leur propre histoire. Celle d’une génération biberonnée à coups de vin nat’ et de bistronomiques. Ce soir-là, entre deux bières artisanales bien sourcées (Oedipus et Gamma), ou ce superbe arbois blanc du Domaine de la Tournelle (48 € le flacon), on picore en bande des petites portions (3 à 16 €), le cul assis sur des tabourets pop.
Ça donne quoi ? Une décadente terrine de maquereau et porc, poireau et pickles (9 €), invention de la maman, inspirée par les tradi-boulettes de porc vietnamiennes. Mais aussi un khao niaw na kung (3 €), riz gluant à l’effiloché de crevettes assez fadasse, noyé par la coco, si sucré qu’on dirait un dessert ! Ou, tout aussi oubliable et bien fade, un plat veggie au tofu, sauce tomate et shiitakés (12 €)…
Plus convaincant, ce miang kham, LE snack des familles au Laos et Thaïlande (6 €). Une feuille de bétel sauvage, garnie de crevette séchée, coco râpée, échalote, cacahuètes, et boostée au gingembre et piment (gentil, le piment). Et surtout un consistant khao man kaï (16 €), revisitant la recette chinoise originale (hainanaise). Soit du bon poulet fermier du Gâtinais, poché, servi avec son bête de bouillon sur un lit de riz au gingembre, avec une sauce aux haricots fermentés, ail, gingembre et coriandre. Là, oui, on voyage !