Stanislas Deniau aurait pu devenir un grand méchant loup de Wall Street. Coup de bol pour nous, après avoir étudié le commerce international en Chine, le gusse a préféré lancer en 2016 cette cantine épurée et pop, aux abords de Saint-Georges. Laquelle pousse haut les couleurs du Sichuan, région (et gastronomie) chère à notre cœur, célèbre pour son super-poivre (ma) et piment (la). La déco ? Sobre, de bon ton, ponctuée çà et là de détails graphiques : fresque stylisée au mur, dragon de papier au plafond…
Pour une poignée d'euros, une foule vient y avaler des kilomètres de nouilles de blé, faites maison par mamie Sou, sexagénaire sino-cambodgienne qui exécute fidèlement les recettes élaborées par le chef sichuanais. Bœuf ultra-fondant (13 €) ou dandan mian au porc haché, flottant dans un divin bouillon à l’huile pimentée, sauce soja (maison, bravo !) et pâte de sésame (11 €)… La pasta est archi-fraîche, et coupée minute avant chaque service.
Autres bonnes pioches, à partager (ou pas) : de dodus raviolis farcis au porc et au gingembre (6 €), et surtout une croquante salade froide de racines de lotus (5 €)… Rien à voir avec celles, réhydratées et fadasses, qu’on trouve habituellement dans les restos chinois à Paris ! Ici, on fait les choses bien : la racine est achetée entière et marinée sur place, avant d’être finement tranchée et assaisonnée (gingembre frais/huile de sésame).
A noter, des nouilles de riz gluten-free et quelques options veggie, dont ce très bon mapu au tofu extra-frais (5 €), cuit dans sa sauce pimentée (parfaitement dosée). Sans faute jusqu’au café, torréfié par Esperanza, et exprimé sur La Marzocco (2,50 € l’expresso). Et hop ! Une pépite de plus à ajouter à notre Eat List, dans ce bout de la Nouvelle-Athènes qui monte qui monte qui monte (Magnà, Polpette, Uncino…).