Pour qui ? Les vrais gastronomes, qu’une déco un peu poussiéreuse n’effraie pas
Plat culte ? En saison (de octobre à fin janvier), le lièvre à la royale
La première chose qu’on se dit quand on entre Au Bascou, c'est qu'on ne doit pas y venir pour la déco. De l'extérieur comme à l'intérieur, le lieu a tout du troquet un peu ringard, avec ces éléments dépareillés, ces boiseries à la papa, cette fresque d'hortensias improbable… Faut dire qu’ici, tout se joue dans l’assiette (et le verre). On s'installe à une petite table, un peu serrés mais au calme.
Le chef Bertrand Ganneron a pris sa retraite et laissé place à un autre transfuge de Senderens tout aussi balèze, le jeune Renaud Marcille (ex-Ferrandi, également passé par le restaurant du Meurice, puis au Racines d’avant Tondo). Renouvelée en permanence, sa carte se base sur la saison et fait la part belle aux petits producteurs, rejouant tantôt certains gimmicks de la basquitude (axoa de veau, morue au chorizo, boudin de Christian Parra) tantôt des plats de bistrot classiques (bar rôti et caviar d’aubergines ; ris de veau et poêlée d’artichauts…) Avec un vrai effort pour tenir les prix en laisse : formule déj 19 €, et menu à 25 € !
Mais c’est surtout pour le gibier qu’on vient. En saison (généralement de octobre à fin janvier), ne ratez surtout pas le lièvre à la royale (52 € la part; 26 € la 1/2 part), un plat de roi qui nécessite de très longues heures de cuisine : l’animal à longues oreilles est cuit entier, et farci sous vide pendant 27 heures à 70°C, avant d'être refroidi. Un classique du genre, sans doute le meilleur de Paris... A tester au moins une fois dans sa vie ! (Pas besoin ici de le réserver plusieurs jours à l'avance).