Pour qui ? Les titis parisiens à bérets.
Manger quoi ? Un des plats du jour !
Gambetta semble avoir résisté à l'épreuve du temps. Vous savez, cette ambiance de halles d'où s'échappent assez régulièrement mots d'argot et délicats fumets. Venu l'heure du déjeuner, on se rend aux Petits Oignons pour poursuivre cette plongée hors du temps. Là-bas, on a l’impression de voir le fantôme de Jean Gabin accoudé au bar pour une atmosphère façon Arletty dans Hôtel du Nord.
Niveau carte, on fait honneur aux classiques du bistrot à des prix raisonnables (formules entrée/plat et plat/dessert à 14,40 € ; entrée/plat/dessert à 17,40 €). Le choix des mets est limité afin d'offrir le meilleur combo frais/fait maison. Alors que nous débutons par un croustillant crabe-ananas-menthe-coriandre à la subtilité d'orfèvre, notre invitée se tourne vers la terrine de foie de volaille aux noisettes, qu'une touche de cumin relève astucieusement. Pour la suite, alors que l'on est rassasié par une généreuse bavette d'aloyau, sa sauce au poivre, ses frites et sa salade, c'est le choix de notre convive qui retient notre attention. On picore, on picore... Chaque bouchée de son dos de lieu noir est une subtile redécouverte du plat. Marié avec son jus thym/ail et accompagné de son fin boulgour, il développe des saveurs qui semblent évoluer au rythme des coups de fourchette.
Histoire de finir en beauté, on se laisse tenter par la panna cotta pistache et son coulis de fruits rouges dont la tenue et le goût n'ont d'égale que sa générosité. Décidément, on est vraiment bien reçu aux Petits Oignons. Le genre d'endroit qui adoucirait même le plus bougon des titis parisiens.