Après de longs allers-retours dans la rue du Cherche-Midi, on tombe enfin nez à nez sur ce resto et sa devanture aussi discrète qu’Anne Hidalgo dans les sondages. C’est ici, dans une guérite plus étroite que votre premier studio, que le chef et styliste Kaito Hori, déjà à la tête de Sanjo, troque ses bouillants bols de ramen pour des sandos, ces sandwichs japonais chantournés avec deux molletons de pain de mie. L’ambition ? Rejouer l’ambiance des jazz kissaten, des bars tokyoïtes où il fait bon écouter du be-bop et du free-jazz tout en lapant son kawa.
Dans cette version parisienne avec bar en parpaing, luminaires Muller Van Severen et tabourets Ahrend de Cirkel, nous en avons goûté deux, posés sur le comptoir marbré au fond de la salle, en tête à tête avec un mur poncé : l’un, plus ricain que nippon, au pastrami, chou rouge, cornichon, moutarde et mayonnaise – net, précis, efficace (12 €). Et l’autre, notre préféré, au tamago avec œuf, mayo et pâte au yuzu (9 €). Des versions toutes simples du sando, taillées pour le midi, qu’il convient d’accompagner d’un dessert pour éviter la fringale du goûter.
Plusieurs versions, aux fruits et au mascarpone, avec une mie tellement moelleuse qu’on poserait bien sa tête dessus. A l’image de celui à l’orange, une beauté qui donne l’impression d’avoir (littéralement) enfoncé un rond dans un triangle – pas mal, sans être fou. A faire passer avec un excellent cortado ou un matcha latte (5 €).