Vue de Paris, la cuisine vietnamienne, avec ses pho fumants chargés de lanières de viande et ses empilements de nems au porc, n’apparaît pas comme la plus végé-compatible. Heureusement pour les amateurs de saveurs asiatiques (et de climat planétaire vivable pour les générations futures), Bep Viet, monté par les patrons de Ngoc Xuyen Saigon, un peu plus haut dans la rue, vient remettre le tofu sur les i et revisite les classiques de la gastronomie vietnamienne sans l’ombre d’une protéine animale. Les nems se garnissent de champignons et de taro, et derrière les intitulés de « canard » ou de « poisson » se cachent des protéines de soja texturées.
Dans une salle bambou suréclairée, entouré d’une faune plutôt jeune et assez woke pour donner envie de livre à Beigbeder, on se jette sur un buisson croustillant de champignons enoki en beignet à plonger dans une chouette sauce sésame, avant une solide assiette à monter soi-même de « crêpes » de vermicelle, seitan fumé et une brassée de verdure (concombre, chou, menthe, shiso). Un assemblage qui se trempe dans un ramequin de sauce à la cacahuète. Frais et goûteux.
Bep Viet n’oublie pas que le vin reste un produit végétarien et propose une petite carte bio : menetou-salon de Joseph Mellot (38 €), côtes-du-rhône du domaine des Gravennes (35 €). En dessert, on se risque sur un riz gluant aussi sucré que violet au lait de coco et à la mangue, pas très convaincant. Mais cela ne change rien : Bep Viet reste une très bonne (et originale) destination végane.