Antonio Spinoza, numismate et ancien photographe de mode passionné de vins, s’est mis en tête de nourrir les esprits voyageurs dans ce grand bistrot aux banquettes camel, luminaires indus’ et parquet patiné. En cuisine, le chef Shimpei Oie, jadis vu au Bistro Volnay, fait une démonstration de cuisine française avec la rigueur nippone chevillée au corps.
Au menu déj à l'excellent rapport qualité/prix (à partir de 29 €), deux entrées à l’aveugle : S comme sublime velouté de topinambours et espuma de romarin, et S comme shizo rouge – herbe aux délicats effluves de cumin –, camouflant une délicieuse salade de hareng fumé (maison) mêlé à des pickles de radis. Avant un S comme suprême de poulet à la cuisson impeccable, carottes en différentes textures et jus de viande sapide.
Et enfin S comme sorbet au chocolat noir, accosté sur un grué de cacao et sous une croustillante tuile chocolat, que le taulier nous proposait d’enrober d’un verre de macération aromatique de Philippe Viret (8 €) ou de l’une des multiples bouteilles d’une carte des vins sans parti pris, oscillant entre jolis vins naturels (Origin de Dreyer à 69 €, mâcon-villages de Julien Guillot à 69 €), vins étrangers (grec Livia de Jason Ligas et Patrick Bouju à 53 €) et crus bordelais millésimés (La Lagune 1989 à 388 €, Château Massereau cuvée Socrate 2009 à 216 €). Bref, S comme superbe adresse.