Murs écorchés vifs, sol en granito, tables éclairées à la bougie… Difficile de faire plus onziémiste que la déco du restaurant d’Angela Kong et Antoine Bernardin (ex-les Niçois)… Ah si ! On oubliait la faune polyglotte en nippes polychromes (Fashion Week oblige), le brouhaha démentiel un lundi soir et les sempiternelles petites assiettes à partager envoyées par Florent Peineau (ex-Gare au Gorille)… Par ailleurs diablement bonnes mais plus adaptées au régime d’un mannequin Saint Laurent que d’Antoine Dupont.
Par ordre d’apparition : impeccables rillettes de merlu et aneth frais déposées sur une tranche de pain briochée ; fenouil grillé, mouillé de quelques larmes de mandarine satsuma, huile piquante et pangrattato (appelé “chapelure” chez nous) – pas vraiment graphique mais efficace – ; trois petits agnolotti aux champignons sauvages (girolles, cèpes) baignés d’une extatique crème de scamorza ; un nano-tartare de thon alangui sur un délicieux tarama constellé d’œufs de truite et de chips de nori (20 € tout de même !) ; et un mille-feuille aux mirabelles à se damner.
Y reviendra-t-on ? Assurément ! Ne serait-ce que pour la jolie carte des vins qui caresse la majorité des régions de France (rouge languedocien d’Olivier Cohen à 7 € le verre, aveyronnais de Nicolas Carmarans à 39 € la bouteille, blanc jurassien du domaine Ratapoil à 59 €…), pour les quelques cocktails comme le Beet to Drink alliant mezcal, sauce piquante et jus de betterave (14 €), ou tout simplement pour s’envoyer le temps d’une soirée une bonne tranche du Paris de la mode.