Le serial crêpier Bertrand Larcher vient de sortir sa quatrième adresse en plein fief bobotignollais. Ici, oubliez les boiseries à la papa, les maquettes de chaluts et les photos dédicacées d'Olivier de Kersauson. La déco est sobre et aérée : une grande salle lumineuse abrite une soixantaine de couverts, de jeunes serveurs allègres façon garçons Gaultier en marinière, des banquettes ultra-cosy avec coussins rayés de bleu et blanc… Et au mur, fixées sous verre, de vieilles cartes postales en noir et blanc des plages qui ont bercé mon enfance (Saint-Malo, Dinard).
D'accord, mais dans l'assiette ? Des galettes 100 % sarrasin bio, toujours au firmament (6 €-18,50 €) et des crêpes sucrées (5,80 €-14,50 €). A l'instar de cette extatique crêpe de froment Asie-mutée, recouverte de poudre de soja kinako, de sucre noir d'Okinawa (divin) et d'une boule de glace matcha (12,50 €). Côté salé, on retrouve les grandes spécialités (galette aux légumes Terroirs d'Avenir, celle à l'andouille de Guémené, celle au hareng). Et les mêmes produits triés sur le volet (épices Roellinger, beurre baratté par Maître Bordier, algues wakamé de Saint-Malo…)
On mouille le tout avec du très bon vin (Henri Milan, Christophe Pacalet, Sébastien Riffault, Marcel Deiss…) ou du cidre artisanal (une vingtaine de références dont le P’tit Fausset de Gilles Barbé, extra). Pas de bolée, mais des verres à pied (4,50 €-7,50 € le ballon). Que vous dire d'autre ? Ils ont les huîtres creuses Prat-Ar-Coum d'Yvon Madec (19,50 € la sizaine), les excellents thés Kodama, les cafés d'Hippolyte Courty, et (ô joie) le whisky breton au blé noir Eddu Gold. Brutus, à quelques encablures de là, n'a qu'à bien se tenir !