L’époque cherche-t-elle une forme d’apaisement dans les assiettes ? La bistronomie braillarde et la cuisine hypertendue semblent marquer le pas au profit de tables qui ne confondent plus agitation et talent. Et on aime ça. Dans le même sillon serein que le Café de l’Usine ou la Sobrellerie, voici donc Bru, jolie adresse éminemment zen qui a fait le choix de SoPi. La vaste cuisine ouverte, royaume de Julia de Laguarigue (passée par le Recho) occupe une grande partie de la salle vitrée, mais il y a une autre pièce derrière pour les plus grandes tablées. La carte ramassée se veut largement végétale et complètement de saison.
Sautant sur la formule midi (32 € la totale), on entame avec une bête d'assiette de blettes grillées, purée de châtaigne et sauce blanche diabolique, croquante et sapide. La tarte fine aux poireaux choisie par notre voisin de comptoir Teki Latex n’avait pas l’air mal non plus. En plat réconfortant arrive le hachis parmentier à l'effiloché de cochon bien crousti transfiguré par une sauce chien éclatante et alanguie sur une soyeuse purée lardée de choux. Un grand petit plat bistrotier ! On se montre moins touché par le gâteau coco sauvé in extremis de la banalité par son caramel miso.
Et qu’a-t-on bu à Bru ? Un verre (8 €) de Faune, un blanc de l’Hérault, mais l’adresse ne se démarque pas par sa cave. Le soir, les petites assiettes font de la résistance dans les tropiques avec un menu plus étoffé (qui change tous les quinzaines). Lors de notre visite, on avisait un velouté Dubarry, un vitello tonnato au combava ou une poitrine de cochon et ketchup de banane. Bru, c’est bon !