Wolfang Staudinger, taulier du bien nommé Café Content, a réussi un modeste miracle. Son lumineux estaminet qui convoque lettrage Art déco, plafonds miroir, lustres tulipe et mobilier chiné donne l’impression d’avoir toujours été là alors qu’il l’a repris en mai 2022. Associé au chef Etienne Hervé, lui aussi passé par le Café Constant (d’où le nom), il défouraille le midi une impeccable formule déjeuner à 22 € où des classiques du bistrot twistent avec des vins nature.
Entourés de salariés du quartier, on voit d'abord débouler dans de jolies faïences une plaisante salade de cœur d’artichaut et de tranches de filet mignon fumé maison, suivie d’une cuisse de canette nappée d’un jus puissant et alanguie sur un édredon de purée de céleri et un coussin de potiron rôti. On enrobe ce réconfort hivernal d’un verre de vouvray blanc Ammonite signé Alain Robert (mais il y a aussi un rouge ligérien Kaboulo d’Anthony Robin par exemple). Un crémeux fontainebleau lardé de pomme mandolinée conclut ce doux dej extrêmement recommandable.
Le Café Content donne le sourire du matin, quand on vient vider sa tasse au comptoir Formica (avec son empiècement moleskine pour genoux fragiles), au soir avec une carte pour dîner et une terrasse pour les apéro d'été. Dans une période où l’inflation gonfle plus vite que le melon d’Elon, ça fait plaisir de trouver un troquet où l’on paye content.