Pour qui ? Les psychos du sourcing, branchés cuisine néotradi
Plat culte ? Le vol au vent à la volaille, asperges et morilles, qui te fait dire que oui, à partir de maintenant pour toi ça sera gluten ET lactose.
D’entrée ils annoncent la couleur. Chez Roxane et Jean Sévègnes, c’est français, raisonné, bio et de saison. Salle lumineuse, petite mais douillette, zinc maousse, torchons en guise de serviettes (ronds gravés pour les habitués), croissants sur le bar à gober dès potron-minet... Un bistral gagnant comme on n'en fait plus.
Au cas où on n'aurait pas compris, la carte (3 entrées, 4 plats, 4 desserts) en remet une couche : ici c’est artichauts de Bretagne, saumon de Cherbourg et quinoa d’Anjou. Dans l'assiette, débarque d'abord sa majesté l'os à moelle, flanqué d'une cour d’escargals de la Drôme, sauce bordelaise, croûtons dorés (15 €). On enchaîne sur un saumon (d'élevage mais de Cherbourg), peau croustillante, flanqué d’une ribambelle de pommes de terre de l’Ile de Ré, fondantes comme pas permis. Tout ce petit monde barbote tranquille dans un siphon de béarnaise, supplément œufs de saumon quéplan (26 €). Estocade finale ? Le vol-au-vent (26 €), monument de gouleyance à la française, blindé de ris de veau, de volaille fermière, d’asperges et de champi, sauce à foiz.
C'est là qu'il devient urgent de s'hydrater la glotte. Ça tombe bien, on se fait zieuter par une cinquantaine de boutanches, à partir de 26 € (6-8 € au verre). Conseil d'ami : essayez de garder de la place pour les desserts, dans la veine bistrotière, simples et gourmands : mousse au chocolat, millefeuille, pavlova fraise rhubarbe (9 € chaque). Un café fort et long en bouche, la douloureuse en poche, et hop ! Nous voici prêts à réaffronter le bureau, le bidon bien lesté.