Les cafés ont éclos ces derniers temps comme les coquelicots au printemps. Pas la version parisienne du troquet vibrionnant qui mitraille cafés crème et jambon-beurre. Plutôt la manière anglo-saxonne, zénifiée et ralentie, lovée dans un cocon qui allie collation et percolation. Comme ce Café Singuliers qui coche toutes les cases : bois blond, parquet à chevron, coin librairie-épicerie et, pépite de chineur, un spectaculaire poêle De Dietrich de 1953 comme une machine à réchauffer dans le temps. Un coin tranquille imaginé par Patrice Besse, agent immobilier ascendant esthète.
Le matin, les ensuqués de la nuit s’envoient caféine de choix et sucreries caressantes : scones (servis tièdes), financiers à la poire ou cookies tricotés du matin (8 €) par la team de Victoire Pfister, néo-cuistote défroquée de chez Danone. Et au dej, on casse la dalle d’un dahl de lentilles au curry et frites de patates douces, qui ouvre davantage les chakras qu’une retraite de yoga (14 €), puis d’une sensationnelle tarte sablée à la mandarine curd et crème montée qui tient son sucre en laisse (8 €).
La prochaine fois, on ira voir du côté des œufs en cocotte-feta-harissa (14 €) ou de la focaccia sous un éboulis de potimarron et betterave rôtis (14 €). Et on reprendra la bonne citronnade maison (6 €), un café Plural torréfié à Paris (2,5 €) ou un latte orange-cannelle (6 €)… Un café singulier pour des petits kifs au pluriel.