(Cette critique ne concerne que les cafés et petits déjeuners)
Le Caffè dei Cioppi est mort, vive Capucine ! Voilà un mal pour un bien. A la place du très regretté resto italien du faubourg Saint-Antoine, une délicieuse caffetteria à la mode transalpine a vu le jour, au mois de juillet. Le temps du deuil de l’ancienne trattoria s’achève donc là, car s’il existe à Paris de bonnes adresses italiennes, on peine à dénicher un véritable caffè comme là-bas. De plus, on peut jeter son dévolu sur la Pizzeria Dei Cioppi, située à quelques enjambées, rue Trousseau. Sacré quartier gourmand, Ledru-Rollin !
Pour trouver Capucine, il faut se lever de bonne heure – et c’est tant mieux, car c’est sûrement le matin que l’endroit présente le plus de charme. En arrivant à l’adresse, on ne voit d’abord rien. Il faut s’enfoncer dans le petit passage piéton Saint-Bernard ; on aperçoit alors quelques tables rondes adossées à une baie vitrée, et à l’intérieur, une femme qui s’active. C'est Stefania Melis, jeune Sarde de 28 ans à la tête de Capucine (avec sa sœur Federica), qui cuisine pour le midi. La petite pièce jouit d’un aménagement idéal, carrelage noir et blanc, comptoir et table en bois clair.
Comme dans les bons cafés de la botte, on commande un délicieux cappuccino (3,50 €, c’est plus qu’en Italie, mais moins cher et bien meilleur que dans la plupart des comptoirs parisiens). Le café, goûteux et amer à point, se décline ici de nombreuses façons : espresso bien sûr (2,20 €), mais aussi macchiato (espresso avec une fine couche de mousse de lait), marocchino (ristretto - espresso très serré - avec mousse de lait et cacao), shakerato (avec des glaçons et une goutte de liqueur), ou encore latte… Les prix ne dépassent pas 4 € (pour un shakerato). Franchement, on boirait bien jusqu’à la crise de tachycardie…
Pour accompagner la boisson chaude (on peut tricher en prenant un thé vert ou Earl Grey), on choisit son croissant. Soit à la française (nature, 1,50 €), soit à l’italienne, c’est-à-dire fourré à la crème pâtissière maison ou à la confiture d’abricot (1,70 €). Des cornetti aussi massifs que délicieux. Alors ne criez pas à l’hérésie : chez nos voisins latins, c’est ainsi que l’on déguste les croissants. En acceptant qu’il ne s’agisse pas d’un ersatz de notre viennoiserie hexagonale, mais d’une spécialité locale, on se régale, tout simplement.
On reviendra à coup sûr tester les plats et les Spritz de Capucine. En attendant, on ne peut que recommander chaudement ce lieu aux nostalgiques des matinées italiennes.