Après avoir ambiancé les meilleurs restos en ville (Fripons, Verjus, David Toutain), le quarté Luis Andrade, Hanz Gueco, Crislaine Médina et Nadim Smair a réussi à revivifier ce Cheval d’Or, claudicant depuis la disparition de son jockey, feu Taku Sekine. Le canasson ne change pas de ligne. Façade rutilante de bouiboui chinois datant de 1987 ; intérieur tout en murs grattés et suspensions en alu, caréné par le studio Ciguë (le Doyenné, c’est eux) ; et une fusion sino/bistro next gen mais chèrement facturée (comptez 14 € pour une salade de carottes…).
Dans l’assiette, les zigues ont imaginé une carte solide qui joue des textures et des cuissons. On y trouve des grands classiques de la popote pékinoise (modèle de canard laqué farci accompagné de concombre et sauce hoisin maison), des revisites malines de plats franchouillards (merveille de croque-madame aux crevettes, œuf au plat, huile piment et mayonnaise, clairement le meilleur plat de la carte) et même un twist italien (raviolis agnolotti à la mayo tofu, porc haché, shiitakés, ricotta et cébette qui assurent grave en fondant).
Pour s’hydrater ? On recommande une macération italienne qui matche parfaitement avec la cuisine chinoise, à l’image de ce Mosca 2022 de Cantina Indigeno, si délicat pour un vin de soif (55 € la quille). Un pur jus qui passe crème, comme tout le reste. Surtout quand il est servi par l’un des staffs les plus gentils de Paris…