À deux pas du canal de l’Ourcq, l’association Ernest a enfin trouvé son QG : un giga bar/resto/lieu culturel à la déco indus’, boisée et carrelée à souhait. Dans ce tiers-lieu multitâche, tous les bénéfices financent des programmes d’aide alimentaire, de la confection de colis à la distribution de repas lors des maraudes dans le quartier. Et chaque midi, dix des quatre-vingts tables sont réservées à des personnes en situation de grande précarité. Généreux, le Ernest ? Oh oui.
Et le bonhomme ne vient pas seul : des potes chef(fe)s de Top Chef et d’ailleurs défileront lors de résidences. Le reste du temps, Margaux Fary (ex-le Coucou) et sa fine équipe assurent la régalade néo-bistrotière depuis la grande cuisine ouverte.
Ça commence avec des wontons crousti-fondants garnis d’une juteuse farce veau-porc bien citronnée et titillés par une éclatante chili oil maison (attention à ne pas en abuser). Puis vient un risotto de sarrasin – au moelleux d’édredon – qui s’entoure de pleurotes snackés, d’un potimarron grillé presque caramel, et d’un siphon de gingembre pour réveiller le plat. L’ensemble se révèle un peu salé cependant — l’effet rodage. Pour finir, la (bonne) poire pochée et compotée s’acoquine avec un crumble à l’amande, et une nage au vermouth toute fraîche. Et l’addition ? Aussi légère que le dessert : la formule déj (entrée-plat-dessert) affiche un abordable 19 €.
Le soir, ça bascule en flopée de tapas (de 3 à 13 €) avec, entre autres, tempuras de brocolis, kefta de veau et pizzettes à gogo. Côté jaja, des rèfs nature à prix tout doux dénichées en partie par le glouglouteur star Gwilherm de Cerval. Comme Le Vif 2022, ce sylvaner rafraîchissant du domaine alsacien Eblin-Fuchs (4 € le verre) ; ou ce Clos du Noyer 2021, un chinon du domaine Grosbois (32 € la quille). On retrouve aussi les binouzes parisiennes BAPBAP (6 à 8 € la pinte). Bref, foncez Chez Ernest, où bonne action rime avec beau gueuleton !