Pour qui ? Les nostalgiques de la cuisine d'antan.
Le plat culte ? La blanquette.
Chez La Vieille, c’était chez Adrienne, une cuisinière qui tenait droit sa baraque, un peu à l’image des mères lyonnaises. Les célébrités des années 1980 venaient s’attabler dans son bistrot pour déguster ses plats bonne franquette. Après le passage oubliable d’Ichiei Taguma, c’est maintenant Daniel Rose, chef américain à la tête du Spring et la Bourse et la Vie, qui s’est installé ici pour rendre hommage aux plats culte de la cheffe.
Et il y a une vraie sincérité dans la démarche de Daniel Rose. A la carte (la même midi et soir), une tête de veau ravigote (14 €), vive et franche de goût, ou ce dément bouillon Ajumma façon mère-grand coréenne (10 €)... Mais la star, c'est sans conteste la blanquette de veau (26 €), servie à même cocotte Staub, avec carottes et champi de Paris, si gourmande qu’on sauce le plat jusqu’à la dernière goutte. Et les desserts alors ? Là encore, dans la veine popote ménagère classique : clafoutis aux poires bien beurré, divine crème caramel, modèle du genre (6 €)...
Avec ça une "atmosphère, atmosphère" digne d'un film de Marcel Carné. A l’heure du déj, notre voisin nous fait goûter son blanc d’Alsace ("ça gazouille"), alors que sa femme nous raconte des histoires scabreuses, et que le serveur trinque avec nous… A minuit, le même soir, les gens boivent, rient, renversent leurs bouteilles. Rare dans le cossu 1er arrondissement ! Sinon, deux options pour l'assise : un grand comptoir dans la salle du bas où l'on peut s’installer sans résa ou juste boire un coup, et une petite salle bourgeoise, douillette, à l’étage (une dizaine de tables).