Pour qui ? Un gros mangeur, façon Jean-Pierre Marielle dans Calmos.
Plat culte ? La soupe de poissons, le kig ha farz, le paris-brest
On fait difficilement mieux (pire ?) niveau décor. De la grosse poutre boisée-patinée, un vieux rideau par-ci, un homard en ballon gonflable façon Jeff Koons du pauvre au mur… Les ampoules suspendues et les chaises design, Masahiro Kawai s'en balek. En bon disciple d'Yves Camdeborde, ce Japonais keupon tatoué de partout se concentre sur l'assiette, et chantourne la cuisine qui lui fait envie. Celle qui se passe des modes et réconforte l'âme. Celle de la mère, ou plutôt mère-grand, nourricière française, espagnole, bretonne. Attention : c'est gourmand, copieux, mais d'une technicité irréprochable.
L'ardoise, pleine de promesses du terroir, ose de robustes intitulés, qui vous changent des petites assiettes de poulpe et burrata. Le midi, formule à 29 € et menu complet (entrée, plat et dessert) à 35 €. Le soir, menu à 38 € en trois temps. Gaffe aux suppléments (indiqués en rouge) : +4 € pour l'impeccable terrine de lapin bardée de lard fumé, et ses choux pointus traités en pickles… Et jusqu'à +20 € pour les ris de veau aux truffes, artichauts, sauce calvados.
Rarement on aura vu autant de précision dans ce répertoire ménager. Huit propositions pour l'entrée, dans lesquelles on pioche une sublime soupe de poissons, boostée façon terre/mer à grand renfort de chorizo, parmesan et croûtons. L'assiette déboule fumante, remplie à ras bord, flanquée, tenez-vous bien, d'un broc en terre cuite contenant de quoi vous resservir encore DEUX fois. Côté plats, l'ami Masa excelle dans le pot-au-feu breton (kig ha farz). Avec le paris-brest, c'est d'ailleurs l'un des intitulés qu'il a eu la géniale idée de conserver de son prédécesseur, le serial restaurateur Thierry Breton (à la barre des voisins La Pointe du Grouin et Chez Casimir). Gardez impérativement de la place pour le dessert !