Pour qui ? Un(e) étudiant(e)
Plat culte ? Sichuanais pour le coup ! Les yuxiang qiezi, aubergines au porc haché
Le cadre ne paie clairement pas de mine, mais ne vous fiez pas à la déco normcore (euphémisme) de ce boui-boui. Toujours blindax à l’heure du déj, cette adresse historique d’Arts et Métiers propose une carte pléthorique… Dans laquelle il faut savoir piocher les vrais bons plats, proposés ici pour quelques euros. Bienvenue au cœur de Little Wenzhou ! Les rues au Maire, Volta et, dans une moindre mesure, celle des Gravilliers constituent l’un des plus anciens quartiers chinois de Paris (avant Belleville). C'est ici, à la fin des années 1940, que les premiers immigrés sont arrivés, originaires de la ville de Wenzhou, à 500 km au sud de Shanghai. Si depuis quelques années, gentrification oblige, les commerces d'import/export en maroquinerie et cantines chinoises tradi laissent peu à peu la place aux restos branchés (CAM en est l’exemple parfait), certains comme Xu font de la résistance !
Sans surprise, la carte met donc le focus sur la province de Zhejiang : des soupes (4,50-8,50 €) et des nouilles faites main, d’une bonne texture et fondantes en bouche (5,50-7 €). Les baozi, dodus petits pains briochés garnis de porc (0,90 € pièce), sont pas mal non plus, tout comme en dessert les gâteaux au potiron (1 €). Le reste s’inspire d'autres régions de Chine, notamment celle du Sichuan. Evitez leur version de mapo tofu (pas terrible avec sa peau de tofu frite), mais foncez sur la fameuse marmite de yuxiang qiezi -aubergines dites « à la saveur de poisson » (8,50 €). Le nom est trompeur : en réalité, pas de poiscaille dans la recette, mais du porc haché, baignant dans une sauce terriblement addictive à base d’aubergines fondissimes, poivrons rouges marinés, piment, ail, gingembre, oignons, sauce soja et vinaigre. Pour en avoir boulotté des kilos à Taïwan, on peut vous dire que c’est effectivement plutôt réussi.
Autre conseil : quand il y en a (souvent pendant la fête des bateaux-dragons, entre fin mai et mi-juin), essayez les zòngzi, ces petits triangles de riz gluant enroulés dans des feuilles de banane fourrées à la poitrine de porc ou à la prune (sucrée). Pas de quoi crier pépite, mais néanmoins une bonne petite adresse si vous êtes dans le coin.