Pour qui ? Deux personnes (salle principale) ou une petite bande (salle du fond)
Plat culte ? Le dessert : un tres leches, sponge cake imbibé de whisky, dopé au kiwi frais
Dites donc, ça bouge à Censier-Daubenton ! Voisin de Circus Bakery, Zaoka et du Bel Ordinaire V2, cette cabane du pêcheur cleanée a de la gueule. Bois brun et brut, suspensions design, playlist feel good et staff enjoué : on est loin de l’univers déglingue de Bukowski (Chinaski, c'est le double trashos de l'écrivain dans ses romans gonzo). De quoi vous réconcilier avec la rive gauche (ça va, si on peut plus rigoler…)
Aux manettes du joujou, la clique à Dersou. Sans Taku Sekine, galopant sur son Cheval d’or, mais avec Jean-Adrien Buniazet en cuisine, et Amaury Guyot, docteur ès cocktails ici simple associé : “On peut vous faire un negroni ou un ginto, mais c'est pas un bar а cocktails.” Dommage !
Deux salles deux ambiances. A l'entrée, six tabourets au comptoir et des petites tables de deux. Au fond, en plein dans la cuisine, une table d'hôtes centrale où rentrent huit convives. Coffee shop en journée (banana bread, cookies, expresso Beau de Panam’, bon café Hexagone exprimé sur V60…), le spot mute le soir venu en resto avec une carte ramassée et plutôt bien pensée. Le midi ? Vite vu et gentillet, à l'instar de ce frais pita maison badigeonné de purée de carotte, chauffé et garni minute de cochon du Tarn, champis et jus au cumin (11 €). Ou de ce fondant chocolat noir/huile d’olive assez oubliable (4 €).
Pour jouer des coutals (Pallarès Solsona, bien affûtés), mieux vaut venir au dîner. Avec ce menu/carte peu bavard à 35 boules, l'affaire est vite pliée. En entrée, un ceviche de chinchard, myrtilles et chou-rave, vif et survitaminé, nageant dans une mer un poil trop acide… Suivi d'un plat qui sent la retape du midi (cochon du Tarn, champis et pommes grenaille). Desserts dans la continuité, faciles et faisant péter la vitamine C, comme ce cake au pavot et crème citron, garni d'orange sanguine et parfumé à l'estragon. Et surtout, nettement plus addictif, ce tres leches : un sponge cake trempé dans la crème et le lait (concentré, sucré et non sucré), imbibé comme Bukowski de whisky, l’alcool venant « casser » le côté lacté. Tout ça dopé au kiwi frais.