Après la coupe mulet, les burgers ou les villages du Perche, la hype fond sur la bonne vieille brasserie parisienne. Victor Cohen, Arthur Cohen et Olivier Leone (Ojii) ont décidé de la réinventer en version branchouille dans cette antique adresse des Halles où ne subsiste que la cloche (qui indiquait la fin du marché). Au générique, un défilé de noms chatoyants : Hypnos et Rodaa Studio pour la salle néo-Art déco blanche (les murs, les nappes) et verte (le marbre du bar, les fauteuils, la personnalisation de la porcelaine) ; Thomas Coupeau (We are Ona) pour la carte ; un ancien de Noma, Orfeo Ranieri, en cuisine ; Mathieu Zouhairi (The Social Food) pour les cocktails… Et à table, piochant des mac & cheese au comté ou des tronçons de poireau vinaigrette, des groupes chics qui se racontent des anecdotes de Bernard Cazeneuve chez le tailleur.
On entame avec l’incontournable des années 2020 : l’œuf mayo. Une honnête et minimale version de trois demis chapeautés d’une mayo bien acidulée et de miettes de jaune (10 €). Puis arrive un blanc de poulet à la cuisson millimétrée, dans sa peau craquante et un redoutable jus à l’estragon, escorté d’un plat en alu de frites fort crousti. C’est très bien réalisé mais à 39 €, ça gêne un peu la déglutition.
On fait l’impasse sur la mousse choco à 19 € (!) pour prendre un fruit en version liquide, un gin tonic à la purée de poire et cardamome rafraîchissant et équilibré. A noter que le raisin se retrouve sur une carte aussi resserrée que bio : No Wine’s Land de Matthieu Barret (52 €) ; loire Amphorae de Loic Mahé (105 €)… Voilà une adresse carénée pour un déjeuner pro car hors note de frais, les prix de Cloche risquent de vous sonner.