Pour qui ? Ceux qui attendent davantage de la cuisine italienne que la pizza margherita et la pasta carbonara
Plat culte ? La côtelette de veau milanaise, patatine et julienne de speck
La première bouchée chez Damigiana, nouveau rital chic et choc à deux pas des Halles, se fait dans une polpettine (petite boulette frite) de calamar (6 €). C’est intense, régressif, et surtout ça annonce un repas loin des lieux communs de la cuisine transalpine. Pour les plus courageux, ça se passera en quatre temps comme en Italie : antipasti - primi - secondi - dolci... Mais les moins affamés peuvent largement sauter une voire deux étapes.
En primi, andiamo sur la girelle, large cannelloni vertical de petits légumes, moult béchamel, le tout bien gratiné (16 €) ou le risotto de poivrons au très puissant gorgonzola (18 €). On se ressert un verre d’Erbaluce, petit blanc sec et frais du Piémont (8 €), avant d’enchaîner sur la superbe côtelette de veau milanaise, dont la chapelure, magnifique, n’occulte pas la viande, goûtue et parfaitement cuite (25 €). Ou bien (si vous avez déjà un peu moins faim), sur un bouillon olives / câpres / tomates cerise, avec palourdes —et poulpe en petits morceaux merveilleusement fondants, plutôt que débité en gros tronçons de deux centimètres comme c’est trop souvent le cas (27 €).
Le chef ne lambine ni sur les calories, ni sur la quantité — arriver au dessert relève donc de l’exploit. Exploit accompli, ce jour-là, avec une déstabilisante mais bien douce glace gorgonzola/noix, petites figues en sus (8 €), ou un plus classique et roboratif dôme choco-caramel (10 €). On ressort lourd mais heureux, un poil frustré peut-être de plats aux noms parfois un peu ramenards (on a vu les figues, pas le "miroir aux figues"), et aux tarifs pas donnés donnés.